Comment s'imaginer la musique au Moyen Âge ?

Oubliez l'idée d'un archaïsme musical médiéval !

De toutes les périodes de l’histoire, le Moyen Âge est incontestablement celle dont le visage a été le plus déformé par les idées reçues, les distorsions ou les caricatures. Entre méconnaissance ou naïveté, fantasme ou idéalisation, l’art médiéval et plus spécifiquement la musique n’échappent pas à cette règle. Un âge « moyen »  – d’une durée de plus de mille ans ! – qui serait sorti de sa torpeur à la Renaissance, laissant derrière lui obscurité et désolation. Ces idées erronées qui souvent trouvent leurs auteurs dans le XIXe siècle, voire dans le XVIIIe siècle, sont encore de nos jours largement alimentées par toutes sortes de médias (cinéma, série, littérature, …) laissant ainsi se perpétuer une forme de mythologisation.

Pourtant la musique est omniprésente dans la société médiévale. Qu’elle nourrisse la religion, qu’elle flatte seigneurs et monarques, qu’elle accompagne fêtes et regroupements populaires, la musique se structure et s’impose au fil des siècles comme un véritable pilier fondateur de notre patrimoine. Et, bien loin de nos représentations modernes, la musique médiévale est aussi et avant tout une science, celle du Nombre rendu audible qui relie le monde invisible et le monde visible.

Monde fascinant en même temps qu’intriguant, il nous faut, pour le pénétrer dans sa juste réalité et se mettre à son écoute, laisser de côté pour un instant nos oripeaux d’hommes et de femmes du XXIe siècle sur le pas de la porte … le temps d’une conférence.