Une demeure aristocratique et un lieu d’exercice du pouvoir seigneurial
Construit pour des seigneurs
Il est le fruit d’une commande ambitieuse conduite par les chanoines du Chapitre cathédral du Mans. Ces hommes, issus des plus grandes familles aristocratiques du Maine, exploitaient les biens du Chapitre et les faisaient prospérer. La construction du bâtiment de La Cour entre 1293 et 1298 représente l’apogée de cette puissance ecclésiastique sur la seigneurie d’Asnières-sur-Vègre.
La vie quotidienne seigneuriale racontée par une architecture surprenante
Un lieu de résidence aristocratique
La chambre seigneuriale présente des éléments architecturaux tout à fait remarquables pour cette période. Confortable, elle dispose de latrines et d’un évier pour l’hygiène, de grandes fenêtres à coussièges au décor soigné et d’une cheminée monumentale avec chauffe-plat.
Une salle de représentation du pouvoir
La grande salle d’apparat, dite « des plaids » est le lieu d’exercice et de représentation du pouvoir seigneurial. D’une surface de plus de 100m² et haute de 11 mètres, elle impressionne par ses volumes et présente de nombreux éléments ostentatoires comme des fenêtres basses dotées de coussièges en pierre, une grande baie en arc brisé dans le pignon ou des peintures murales.
Des peintures murales préservées
Au même titre que l’intérieur de l’église Saint-Hilaire voisine, les chanoines ont également commandité tout un ensemble de peintures murales à la fin du XIIIe siècle, dont les fragments sont encore visibles aujourd’hui. En s’appuyant sur les traces archéologiques et les conseils d’historiens de l’art et d’archéologue, le programme complet de ces peintures est restitué en 3D sur des écrans in situ.
D'un centre de pouvoir médiéval au centre d'interprétation du XXIe siècle
De la demeure seigneuriale aux logements ouvriers
Dans le contexte des troubles de la Guerre de Cent Ans au XVe siècle, La Cour change de main et devient une simple résidence aristocratique. Le monument reçoit des aménagements comme une tourelle d’escalier ou une nouvelle cheminée au rez-de-chaussée.
Progressivement délaissé au XVIIe siècle au profit d’autres logis plus au goût du jour, l’édifice est devenu une métairie gérée par des fermiers lorsqu’éclate la Révolution Française. Au XIXe siècle, il accueille le siège de la mairie, puis des logements ouvriers.
Un intérêt renouvelé pour le monument au XXIe siècle
Repéré par des érudits locaux au XIXème siècle, il faut attendre le rachat par la mairie d’Asnières en 1973 et l’action de l’association Patrimoine d’Asnières pour obtenir le classement au titre des monuments historiques en 1991. Devenu salle des fêtes et lieu associatif, les réflexions sur l’avenir de cet édifice à l’exceptionnel état de conservation débutent.
20 ans de restauration
Après des campagnes de restauration amorcées en 1995, accompagnées de recherches archéologiques qui ont considérablement enrichis les connaissances sur ce site, les travaux du nouvel aménagement ont débuté en 2013, accompagné de nouvelles fouilles archéologiques. La restauration de l’édifice a été récompensé par le Prix national du concours des Rubans du Patrimoine 2017.
Un centre d'interprétation de la seigneurie médiévale
Depuis son ouverture au public en 2016, une nouvelle vie s’offre au Manoir de La Cour. Le parcours muséal restitue les recherches historiques et archéologiques menées sur l’édifice de manière pédagogique et interactive.
Idéalement situé dans le village médiéval d’Asnières-sur-Vègre, il offre la possibilité de plonger dans le quotidien des hommes du Moyen Âge à travers sa visite et ses animations.